Maladies chroniques : Pour un bon retour à une vie normale

Après le Ramadhan, les malades atteints du diabète type 2, d’hypertension artérielle (HTA) et de maladies rénales nécessitent une réadaptation pour éviter toute complication.

Le Pr Nazim Laraba, chef de service de médecine interne au CHU Lamine-Bebaghine de Bab El Oued conseille d’aller consulter un médecin traitant, avant la fin du mois sacré pour réadapter la prise de médicaments. Selon lui, plusieurs patients qui ne prennent pas le repas du «Shor» délaissent leur médicament d’hypertension.

«Les patients doivent être informés de la nécessité de suivre un régime alimentaire pauvre en sel, sucre et en graisse», insiste-t-il car «dix jours après l’Aïd les services des urgences sont toujours pris d’assaut à cause de complications du diabète, de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque».

Le praticien plaide pour un suivi régulier. «Les urgence hypertensives non prises en charge à temps peuvent provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC), une insuffisance cardiaque chronique», met-il en garde. «Il y a lieu de rétablir la thérapeutique pré-Ramadhan», explique-t-il.

Pour le PrAberrezak, spécialiste en épidémiologie et directeur de l’Institut national de santé publique (INSP) la période post- Ramadhan nécessite une préparation afin de régler l’horloge biologique modifiée durant un mois à cause du changement des heures de sommeil et des habitudes alimentaires. Les modifications concernent les horaires de prise de médicaments et les posologies. Les maladies non-transmissibles constituent, dit-il, un problème de santé publique d’où la nécessité de multiplier les journées de formation et d’information. D’ailleurs l’INSP a organisé plusieurs sessions au profit de praticiens de santé publique de proximité pour mieux accompagner et aider les malades durant cette période de transition à retrouver un rythme de vie normale.

Pour le Pr Tahar Rayane, chef de service néphrologie au CHU Nafissa-Hamoud (ex Parnet), le fonctionnement des reins change. Il recommande dès lors une hydratation continuelle car l’eau reste la meilleure boisson. Il faut éviter les aliments riches en sucre, sel, caféine et en potassium. «Le retour à la normale se fait au cas par cas d’où la nécessité de voir son médecin de préférence,  avant la fin du mois sacré», poursuit-il. A l’en croire, la consommation de médicaments par les diabétiques et les hypertendus peut provoquer une insuffisance rénale où une pathologie rénale chronique. «Les malades atteints  d’insuffisance rénale chronique stade 1, 2 et 3 et qui ont décidé de jeûner présentent des complications après le Ramadhan», rappelle-t-il.

Pour lui, le régime alimentaire est très important chez ces patients durant ce mois. Autrement, cela peut conduire le malade vers la dialyse pour les stades 4 et 5. «Nous avons des malades qui jeûnent en cachette sans tenir compte de l’avis du médecin. Souvent, ils finissent dans les services d’urgence où certains décèdent», déplore-t-il.

PrRayane recommande de recourir à une alimentation régulière avec des repas équilibrés répartis tout au long de la journée, d’éviter les protéines animales surtout la viande rouge et d’opter pour un régime végétarien.

Pour certains malades, des praticiens proposent de se rapprocher d’un nutritionniste ou d’un diététicien pour des conseils personnalisés sur la façon de revenir à une alimentation normale. Tout en contrôlant le diabète, l’HTA et les maladies rénales.

Il est conseillé enfin de reprendre une activité physique régulière, en commençant par des exercices légers avant d’en augmenter progressivement l’intensité et la durée.

Samira Belabed

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